TU T'EN VAS - Poème
Une porte claque sur des mots,
Une porte se ferme sur des non-dits.
Sous tes pas, le gravier craque
Dans le silence du matin.
Tu viens de partir brusquement,
Mon cœur se serre et je t’attends.
Le bruit mat et sec de la portière,
Le moteur qui s’emballe,
Le dérapage devant le portail,
Et, la vitesse qui t’emporte.
La fureur te projette, et,
Aux premières lueurs,
Tu files comme une comète,
Mais craint le danger.
Mon cœur éclate, et je t’attends.
Il y a eu des mots durs,
J’ai parlé de choses insensées,
La colère est montée,
Jusqu’à ce matin, où,
Plus rien ne nous rattachait.
Tu as préféré partir très vite.
Mon cœur étouffe et je t’attends.
Je t’attends ce matin,
Je t’attendrais au milieu du jour,
Je t’attendrais encore à la tombée de la nuit.
Et, cette nuit, l’angoisse et l’insomnie seront mes ennemies.
Comme un froissement d’ailes,
Dans le silence de la nuit,
Puis, des pneus qui glissent sur le bitume,
Le portail qui s’ouvre lentement,
Une portière qui se ferme doucement,
Des pas légers devant la porte,
Celle-ci s’ouvre dans un murmure.
Tu es là, revenu, calme, apaisé.
Et, ton regard est doux,
Tes yeux sont amoureux,
Je m’élance vers toi,
Les mains ouvertes,
Mes bras vite resserrés,
A nouveau, nos corps se rejoignent.
Je ne t’attends plus,
Tu es revenu, et je t’aime.
21 Avril 2009
Michèle Durand