Le secret de Virginie - Ma première nouvelle

Publié le par Mirélie

Je me lance dans l'écriture de nouvelles : c'est une forme que je n'ai encore jamais abordée, alors pardonnez mes imperfections et mes erreurs :


« Salut chérie. T’as passé une bonne journée ? »

« Ne m’en parles pas. J’ai eu un tas de soucis ménagers aujourd’hui, le lave vaisselle s’est bloqué
et puis, j’ai cette traduction qui n’avance pas. »

« T’as prévu quelque chose à manger ou bien il faut commander des pizzas ? »

« Si tu pouvais commander une ou deux pizzas, cela m’arrangerait. Comme ça, avant de manger j’essaie de continuer un peu cette traduc. » 

« OK, je téléphone à Allo Pizza comme d’hab. et puis en attendant je me sers un whisky et je vais me détendre un peu, les clients m’ont épuisés aujourd’hui. Si tu savais comme les chefs d’entreprise sont pénibles parfois. Je crois que je préférais quand je travaillais pour Monsieur tout le monde, au moins, mes clients étaient moins exigeants. Au plus les gens sont friqués et haut placés et au plus ils sont difficiles. »  Colin s’aperçoit que Virginie ne l’écoute plus, elle s’est remise à son travail. Alors, il la laisse et part se reposer au salon.

Depuis quelques temps, Virginie l’inquiète. Elle est devenue plus distante, moins communicative. Elle n’a pas particulièrement l’air contente quand il arrive le soir. Elle prépare à manger seulement deux ou trois fois par semaine et les autres soirs, c’est plat surgelé, pizza ou resto. Colin mange au resto déjà chaque midi, alors ces repas à la va-vite ou au resto le soir, il commence à en avoir assez. Colin adore sa femme, mais là, franchement il ne la comprend plus. Est-ce la venue prochaine d’un bébé qui a cet effet sur elle ? Virginie est enceinte de trois mois maintenant. Au début, elle semblait ravie de la nouvelle, et puis, peu à peu, elle a paru relativement étrangère à cet état. Pas spécialement heureuse, Virginie, où alors, elle cache bien sa joie. Parce que lui, Colin, il ne remarque aucun signe de gaieté chez elle. Bon enfin, ce soir, il s’en fout : pizzas ou plat surgelé : de toute façon il est crevé et une soirée resto ne l’aurait pas tenté.

Dring Dring ! – « Colin, tu vas ouvrir s’il te plait »

Colin se lève de son fauteuil en maugréant «Elle exagère tout de même, je peux même pas me reposer un quart d’heure »

Une fois la table mise par Colin, les pizzas coupées et la bouteille sortie de la cave, il appelle Virginie : « Tu viens à table Chérie, c’est prêt »

Pendant le repas : « Tu sais Virginie, j’aimerais bien qu’on parle tous les deux ce soir, parce je trouve que tu es de plus en plus distante et cela me gène beaucoup. En fait j’ai le sentiment que tu ne m’aimes plus alors que tu portes notre enfant. »

« Moi, ne plus t’aimer ? Mais cela n’a rien à voir, Colin, c’est seulement qu’en ce moment j’ai besoin de me retrouver au calme à certains moments de la journée. J’ai besoin de temps pour moi, tu vois ? »

« Je comprends bien ton besoin, Virginie, mais puisque tu travailles à la maison aux heures que tu choisis et que tu ne perds pas de temps dans les transports, pourquoi, ne profites tu pas de tes journées pour finir ton travail et être un peu disponible pour moi le soir ? Moi, je n’ai pas le choix de mes heures de travail, mais pour toi, ce n’est pas du tout pareil. »

« Je le fais quand je le sens et quand j’en ai envie. Si je me mets à la traduction en ayant l’esprit ailleurs, je n’y arrive pas et si je me repose quand je n’en ai pas envie, c’est pareil, cela ne sert à rien. »

« Bon, j’en ai assez, il faut toujours que tu aies le dernier mot. Moi, je ne te demande qu’une chose, sois un tout petit peu plus disponible pour ton mari, sinon… »

« Sinon quoi ? »

« Je sais pas » et il se lève en colère et part dans la chambre.

Le lendemain soir, Colin à la fois contrarié de la discussion de la veille et très fatigué par son travail décide de rentrer plus tôt à la maison pour décidemment parler à Virginie. Quand il ouvre la porte, Virginie est juste en train de sortir de la chambre. Il se dit « enfin, un soir où elle va rester un peu avec moi »

Pendant le repas, il aborde la question du comportement de Virginie et il est très étonné de sa réaction :

«  Finalement, je crois que tu as raison et que je vais essayer de te consacrer un peu plus de temps, mon Colin chéri. » Enfin, se dit Colin, je n’aurai pas insisté pour rien. A la fin du repas, Virginie lui dit : « J’ai acheté des macarons cet après midi, Colin et on va les manger en dessert avec une bonne bouteille »

« Je regrette Virginie, mais aujourd’hui, j’ai eu une journée particulièrement éprouvante avec mes clients, je suis crevé, j’arriverais pas à avaler une bouchée de plus. Alors si tu le veux bien, je vais aller m’allonger et nous mangerons les macarons demain. » Il ne remarque pas que Virginie a l’air très contrariée de son attitude.

-         " Tu ne veux pas que je te fasses couler un bain avant d'aller te coucher, Colin ?"

-         " Non, vraiment, même pas la force pour un bain, ce soir."

Et Colin se lève et se dirige vers la chambre. Il commence à se déshabiller, il s’assied sur le lit et il fait tomber sa montre en ôtant sa chemise. Il se baisse pour la ramasser et en le faisant, il s’aperçoit qu’il y a quelque chose sous le lit. Il tend le bras et il aperçoit un cahier posé là sur le sol. Il se demande ce que peut bien faire ce cahier, là. Il s’en saisit et il commence à le feuilleter. Il a l’impression qu’il s’agit en fait d’un journal intime. Un journal qui a démarré il y a un an environ, le journal intime de Virginie..

Virginie y raconte en détail sa rencontre avec un autre homme, le début de son aventure avec lui. Elle décrit précisément  comment à un moment, une phase plus intense de la relation avec son amant, elle a commis une erreur qui a fait qu’elle s’est retrouvée enceinte. Colin a l’impression que tout s’écroule autour de lui, son bonheur, mais en même temps, il se dit, « Mais au fond, je m’en doutais un peu, car pourquoi s’absentait elle aussi souvent dans la chambre, et puis cette aventure, le temps qu’elle devait consacrer à cet homme pouvait tout à fait expliquer qu’elle n’avait jamais fini son travail le soir. » Colin se trouve dans un état de confusion totale. Il en est comme paralysé. Il n’arrive même pas à sortir de la chambre pour demander des explications à Virginie. Tout cela est vraiment trop difficile et brutal. Il se dit, je vais essayer de me calmer et réfléchir pour savoir comment aborder la chose demain soir, car je suis trop énervé pour le faire. Mais d’un autre côté, il ne peut s’empêcher de revenir à la lecture de ce cahier. Il recommence à lire, il parcourt à nouveau tous les passages les plus difficiles pour lui. Et puis, il saute des pages, il va de plus en plus vite, il fait tourner les pages à une vitesse folle. Il arrive pratiquement à la fin du cahier, il trouve une liste : il lit : il s’agit en fait d’une liste de maisons d’éditions. A côté de chaque nom d’éditeurs, une annotation  du genre : intéressé par mon projet, pas intéressé du tout, à rappeler, etc… »

A ce moment là, Virginie pousse la porte de la chambre et voit Colin le cahier dans les mains, elle va pour parler, mais il la devance : « Pourquoi m’as-tu caché que tu écrivais un livre depuis une année. Ce n’est tout de même pas une chose aussi grave que ça pour que tu me le dissimules. Je croyais que nous vivions en confiance ? »

Virginie très hésitante et surprise : « C’est que……….. je ne pensais pas que tu allais comprendre………, je me demandais  si tu ne serais pas choqué par ce genre d’histoire. Et c’est la raison pour laquelle je ne t’en ai jamais parlé. »

Michèle Durand

19 Novembre 2009

 

Publié dans nouvelles

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S
<br /> <br /> Ta première nouvelle... que je découvre avec plaisir. Je ne m'attendais pas à la chute. Tu écris tellement bien dans ce genre que je pensais qu'il t'était familier depuis plus longtemps que ça.<br /> Je te souhaite un très bon dimanche. <br /> <br /> Bises,<br /> <br /> Sandra <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> Merci des compliments Sandra.<br /> J'ai commencé à écrire exactement début Avril 2009. En quinze jours j'ai écrit un livre sur ma fille autiste décédée quatre ans auparavant. J'ai mis, par contre des mois, à le relire avant de<br /> pouvoir l'envoyer à des éditeurs. (pour moi cela était trop difficile) Le 20 Avril 2009, j'ai écrit mon premier poème.... Ma première nouvelle date du mois d'Octobre, je crois, après ma première<br /> séance d'atelier informel d'écriture de nouvelles.... atelier ludique et sans aucune contrainte....Depuis, j'adore l'écriture de nouvelles<br /> Bisous et à bientôt<br /> <br /> <br />
E
<br /> Je t'encourage à continuer car tu es douée et tu as l'art du suspens! Bravo!<br /> <br /> <br />
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M
<br /> merci Enriqueta et à bientôt<br /> <br /> <br />
D
<br /> bonsoir Mirélie<br /> on y crois du moins j'y ai cru<br /> le pire c'était que se n'était pas son enfant   trop dur<br /> haletant de bout en bout<br /> j'aime beaucoup bravo<br /> gros bisous et douce nuit<br /> ce soir je vais regarder sous mon lit lolll<br /> <br /> <br />
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M
<br /> C'est ma première nouvelle, celle que j'ai écrit à mon premier atelier avec les mots de départ : cahier, macarons, et aussi une phrase que finalement j'ai enlevé car elle ne me plaisait pas.<br /> Merci du compliment, j'ai encore tout un tas d'idées, mais avec Maman  à l'hopital, je n'arrive plus à écrire pour l'instant. Je ne passerai pas ces jours ci Didier, pas le temps et pas le<br /> moral<br /> Je t'embrasse mon ami<br /> <br /> <br />
R
<br /> J'ai beaucoup aimé et j'aime ton style d'écriture. Bravo ! Bisous.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Merci Roselyne. Chaque nouvelle aura un ton différent<br /> Bisous<br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> Une tès jolie nouvelle Mirélie et bien sûr comme tout un chacun,  je me suis laissée prendre dans le piège de la chute.<br /> <br /> <br /> Bravo tu as du talent !!<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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